Wienerberger, groupe international spécialiste de la brique et de la tuile en terre cuite, accélère sa décarbonisation. Notamment sur sa briqueterie de Pont-de-Vaux en activité depuis 1958.
A Pont-de-Vaux, Wienerberger vise la neutralité carbone
Son objectif : la neutralité carbone d’ici 2050. Un travail pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) a ainsi été entamé depuis 2010. Et ce, "par anticipation des normes auxquelles nous serons soumis et pour réduire nos coûts", témoigne Robert Lacroix, directeur développement durable de la branche hexagonale du groupe international Wienerberger.
C’est un lourd défi pour une industrie dont le cœur reste de métier reste d’extraire, mouler et surtout cuire des quantités gigantesques d’argile, pour fabriquer des briques. A Pont-de-Vaux, chaque jour, est produit l’équivalent de 90 maisons individuelles. Ce sont ainsi 50 GW de gaz et 10 GW d’électricité qui sont consommés annuellement sur le site de l'Ain de Wiernerbeger, pourtant loin d’être un géant du genre.
Déjà -15% de GES pour Wienerberger à Pont-de-Vaux
Face à ses chiffres, "il nous a donc fallu réfléchir à une approche globale de notre métier, assure Robert Lacroix. L’objectif est de parvenir à –25% d’émissions de GES en 2025, -40% en 2030 et d’accéder à la neutralité en 2050". Concrètement, comment a procédé le site de Pont-de-Vaux qui emploie 62 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros ?
"Nous sommes partis de l‘existant en récupérant les pertes calorifiques du séchoir pour les réinjecter. Idem pour le four. Tant et si bien que le processus de séchage est quasi-indépendant et que nous avons déjà réduit nos émissions de 15% par rapport à 2020."
Autre axe exploré par l’entreprise, la sélection plus fine des mélanges argileux, en privilégiant les terres moins carbonées. A la cuisson des briques, moins de carbone, c’est automatiquement moins de dioxyde de carbone rejeté dans l’atmosphère.
Pour Wienerberger, une course contre la montre
Les ingénieurs ont également élaboré, à résistance égale aux contraintes, des briques plus légères et plus fines. Ce qui engendre moins de charge à transporter sur la route et quelques mètres carrés gagnés sur chaque construction. La prochaine étape sera l’installation, dans les usines, de pompes à chaleur par absorption des buées. L’ensemble de ces dispositifs conduirait, selon le directeur, à une diminution de 30% des gaz à effet de serre d’ici 2024-2025.
Pour son alimentation électrique, Wienerberger s’engage avec des fournisseurs "verts" : 22% de sa consommation provient déjà de parcs éoliens. Reste, pour atteindre le zéro carbone, à traiter les émissions qui sortent des cheminées de la briqueterie de Pont-de-Vaux.
"Nous étudions les opportunités de piéger ces résidus de carbone grâce à des systèmes de filtres", remarque Robert Lacroix pour qui l’objectif de neutralité carbone en 2030 est incontournable. Une échéance d’autant plus cruciale que les quotas carbone aujourd’hui en vigueur seront remplacés progressivement par une "facture" carbone au prorata des émissions réelles.
Pour Aletheia press, Etienne Grosjean