Pour tous fanas de sport, prendre part à une compétition mondiale est de l'ordre du rêve de gosse. Mais pour Thomas Monteux, ce rêve va bientôt devenir réalité. Ingénieur travaux pour Cuynat construction, filiale de GCC implantée en Isère et dans la Drôme, le jeune homme de 25 ans va, en effet, vivre la coupe du monde de rugby de l'intérieur, dans le costume d'arbitre de zone technique.
Un moment forcément à part, même si le Drômois Thomas Monteux ne se met pas forcément de pression. "Pour le moment, il n'y a pas de stress, explique le jeune arbitre. Peut être que ça viendra quand on va se rapprocher du premier match auquel je vais participer (NDLR : Angleterre – Argentine, le 9 septembre, à Marseille)."
Pour Thomas Monteux, "l'arbitre est un facilitateur de jeu"
Dire que Thomas Monteux est tombé dans la marmite du rugby dès son plus jeune âge relève presque de l'euphémisme. "J'ai pris ma première licence à 6 ans, à l'US Véore, explique ce mordu de ballon ovale qui se décrit lui-même comme un passionné de sports en général. Et j'ai démarré l'arbitrage quand j'avais 14 ans."
Doué pour ce rôle d'homme en noir, il a rapidement gravi les échelons, jusqu'à devenir, l'année dernière, arbitre de Fédérale 1, le cinquième échelon français, à 24 ans seulement. "J'aime beaucoup ce rôle d'arbitre. On est au cours de l'action. Je me vois vraiment comme un facilitateur de jeu. Pour moi, un match réussi c'est quand on ne parle pas de moi à la fin des 80 minutes. Ma mission sur un terrain se rapproche de celle d'un conducteur de travaux sur un chantier finalement. On est là pour permettre à la machine de tourner."
Des semaines bien chargées pour l'arbitre de rugby Thomas Monteux
Cette carrière sportive, Thomas Monteux la mène de front avec une carrière professionnelle riche malgré son jeune âge. Salarié de Cuynat construction depuis cinq ans, il a déjà travaillé sur quelques gros chantiers, "comme celui du CHU de Grenoble, d'une maroquinerie de luxe vers Bourg-de-Péage ou encore sur la construction d'un nouvel Ehpad en Haute-Savoie", explique l'ingénieur travaux diplômé de l'Enise de Saint-Etienne.
Une activité à plein temps, forcément chronophage, qu'il arrive à concilier avec sa mission d'arbitre. "Ça demande pas mal d'organisation forcément. Entre la semaine sur les chantiers, les déplacements pour arbitrer les week-ends, les debriefs après les rencontres, les réunions techniques avec la direction de l'arbitrage… Les semaines sont bien chargées."
D'autant plus que, pour ne rien laisser au hasard, Thomas Monteux s'astreint à une préparation physique et mentale rigoureuse pour être le plus performant possible sur le rectangle vert. "Je travaille ça entre midi et deux, ou le soir après 19 h."
Trois matchs de coupe du monde de rugby pour Thomas Monteux
Un sérieux qui va lui permettre de franchir un nouvel échelon la saison prochaine -"je vais en effet arbitrer en Nationale 2 et en National (NDLR : les 4e et 3e échelon français)"-. Et qui lui a surtout ouvert les portes de la Coupe du monde de rugby 2023, organisée dans l'Hexagone du 8 septembre au 28 octobre.
"Être choisi, ça a été une belle surprise pour moi. Même si j'ai passé des sélections, je ne m'y attendais pas forcément. Je serai arbitre de zone technique pour trois matchs (NDLR : Angleterre – Argentine ; Afrique du Sud – Ecosse ; France - Namibie). Mon rôle sera de contrôler les changements, surveiller les bancs de touche…"
Une mission d'homme de l'ombre qu'il aborde avec envie et sérénité. "J'ai déjà été arbitre de zone technique en Pro D2 et en Top 14. Donc je sais un peu comment ça se passe. Après, là, ça sera autre chose. C'est quand même une coupe du monde !" Une belle parenthèse avant de reprendre le chemin des chantiers.