C'est parti pour la densification des constructions en tous genres voulue par la loi Climat et Résilience d'août 2021.
A Bourg-en-Bresse, le projet dit "Maginot" - qui verra, à l'horizon 2028 ou 2029, la réalisation de 300 logements sur le site laissé par le transporteur La Flèche Bressanne parti s'installer à la Chambière - est l'un des symboles de cette révolution annoncée.
"La réflexion concerne toutes les villes qui ont lancé la révision de leur PLU, explique Claudie Saint-André, adjointe au maire en charge de l'aménagement et de l'urbanisme. Il faut trouver des réponses à une question devenue essentielle : comment continuer à se développer sans grignoter des terres ? L'enjeu est énorme, car il faut reconstruire la ville sur elle-même. A Bourg, la révision du PLU a débuté en septembre dernier et se terminera à l'été 2025. Nous faisons ça en partenariat avec les communes de l'unité urbaine, Viriat, Péronnas et Saint-Denis-lès-Bourg. Les questions d'artificialisation des espaces sont en effet communes quand on parle d'habitat, de déplacement, de prise en compte de l'environnement. C'est une question humaine autant que réglementaire car cela implique le quotidien des gens."
Bourg-en-Bresse : 45 000 m2 entre les avenues de l'Egalité et Maginot
Les friches industrielles sont en priorité prises en compte. A Bourg, c'est le cas du terrain Famy à proximité d'Ainterexpo, de l'ancienne caserne Brouet, du Peloux… et de l'ancien site de la Flèche Bressanne, le long du canal, entre l'avenue Maginot et celle de l'Egalité.
C'est là que l'opérateur Livinx, successeur de son collègue Arkéa, envisage la construction en quatre fois de ces fameux 300 logements qui seront le fruit du savoir-faire des architectes Philippe Delers et Laurent Dosse. La commercialisation de la première tranche de 75 logements a débuté. Son succès définira le calendrier du chantier.
"Il faut compter 18 mois de travaux pour chaque tranche, précise Claudie Saint-André. Dans l'idéal, les premiers coups de pioche devraient être donnés à la fin de l'année pour un début de livraison en 2025. Le long du canal, une bande nous est réservée pour le passage de la voie verte La Traverse, qui reliera Ceyzériat à Saint-Trivier-de-Courtes. Pour le moment cette voie est détournée."
Toujours plus de verdure avec le projet Maginot
Sur le terrain en friche de 45 000 m2, tout est à faire. Il faut démolir les bâtiments (hormis la bien nommée ferme aux Hirondelles qui se met à rêver d'une deuxième vie), désamianter, dépolluer à certains endroits après des années d'exploitation industrielle.
"Ce sera gérable car les carottages ont montré que les gros volumes de pollution sont très localisés, souligne, confiante, l'élue burgienne. Il y aura du logement collectif et intermédiaire, des villas collées… Un commerce de proximité est prévue au niveau de l'entrée sud." Ce que confirme Anthony Bissardon, le représentant de Livinx en charge du dossier.
L'entrée nord aura quant à elle une dimension plus paysagère sur un vaste espace d'environ 15 000 m2 et une place arborée sera aménagée au cœur du projet. "Nous avons demandé et obtenu le plus possible de verdure", se félicite Claudie Saint-André, avant d'annoncer des places de stationnement en souterrain lorsque la proximité de la rivière la Reyssouze et les risques d'inondation le permettront.