Le curage de la retenue du barrage Plan d'aval d’Aussois est essentiel pour assurer pour l’entretien d’un aménagement qui joue un rôle important dans le complexe hydroélectrique de la Haute-Maurienne.
Les barrages d’Aussois, du Plan d’amont et du Plan d’aval, situés à l’une des portes d’entrée du parc national de la Vanoise, constituent un maillon important du complexe hydroélectrique de la Haute-Maurienne, alimentant les centrales de la vallée et participant au remplissage du lac du barrage du Mont-Cenis, au début de saison.
Lac d'Aussois : un chantier complexe
Au début de l’été, le niveau des lacs d’Aussois étant supérieur à celui du Mont-Cenis, EDF a imaginé d’en siphonner l’eau pendant les heures creuses, en reliant Aussois à la centrale de Villarodin, instaurant ainsi un système des vases communicants. Un ensemble complexe qui demande un suivi et un entretien comme c’est le cas cet été pour la retenue de Plan d’Aval ; son barrage est situé sur le lit du torrent de Saint-Benoît, constitué en fait par deux barrages obstruant deux dépressions entre lesquelles s’élève un merlon central dont l’altitude est de 1 970 mètres environ.
La longueur du lac est d’environ 900 mètres et sa largeur de 250 mètres pour une capacité de retenue de 3,9 millions de m3. Or, il se trouve que, depuis sa première mise en eau en 1951, la retenue de Plan d'Aval connaît une accumulation de sédiments (sable, graviers. vase) causée par l'érosion naturelle, particulièrement active sur la vallée de la Maurienne. Ces sédiments arrivent principalement des prises d'eau, installées sur les ruisseaux du Doron de Termignon et de ses affluents, du Povaret et du Saint-Bernard, au moment de la fonte des neiges et lors des épisodes orageux.
C’est pourquoi, une vaste opération de curage par pompage-dilution est menée jusqu'en septembre visant à retirer de manière ciblée les sédiments situés dans le secteur de la tour de vidange de fond de la retenue. Dans cette optique, un robot subaquatique dénommé Nessie, développé par EDF et Watertracks, est utilisé.
Une drague subaquatique robotisée fonctionnant 24 heures/24
Nessie (New environmental system for sediment innovative evacuation) est une drague subaquatique autonome se déplaçant à une vitesse de 10 cm/s sur les sédiments en fond de retenue. Connecté à un poste de pilotage situé sur la berge, ce robot pompe les sédiments 24 heures/24 durant le curage. Des maintenances seront toutefois effectuées régulièrement.
Il est également équipé d’un sonar lui permettant de détecter les obstacles sous l’eau. L’utilisation du robot Nessie limite les interventions dans la retenue (plongeurs, barges…) et permet de curer quel que soit le niveau de la retenue. Pesant 17 tonnes, le robot peut intervenir jusqu’à 300 mètres de profondeur.
Un robot pour dégager 15 000 m3 de sédiments retirés
Grâce à Nessie, près de 15 000 m3 de sédiments ont été dégagés. Ils sont dirigés vers un groupe de production de l'usine d'Aussois, et sont turbinés et dilués avant d'être restitués à l'Arc, en contre-bas. Un suivi environnemental en temps réel a été mis en place pour s'assurer de la maîtrise des incidences dans la rivière.
Seule la courte portion de berge donnant accès aux installations de chantier est fermée au public durant les travaux. Par ailleurs, le chantier n'engendre aucune coupure de route ni de chemin de randonnée dans cet espace naturel très prisé.