AccueilActualitésMichel Réguillon : "Il faut se poser la question du prix de l'eau"

Michel Réguillon : "Il faut se poser la question du prix de l'eau"

Le président des Canalisateurs du Sud-Est, Michel Réguillon, défend l'idée d'une augmentation du prix de l'eau.
Pour Michel Reguillon, président des Canalisateurs Sud-Est, le 12e programme de l'agence de l'eau devra davantage mettre l’accent sur le petit cycle de l’eau et le renouvellement des réseaux.
©ACTOPHOTO_09 SOGEA RA - Pour Michel Reguillon, président des Canalisateurs Sud-Est, le 12e programme de l'agence de l'eau devra davantage mettre l’accent sur le petit cycle de l’eau et le renouvellement des réseaux.

Actualités Publié le ,

Depuis de nombreuses années, les Canalisateurs alertent sur la nécessité à renouveler les conduites d'eau. L'urgence est toujours là ?

Michel Réguillon, président des Canalisateurs du Sud-Est : Plus que jamais. On est toujours dans une phase où le taux de renouvellement est insuffisant. Il est de l'ordre de 0,6 %, alors qu'il devrait être de 1,2 % pour ralentir le vieillissement des conduites. A l'heure actuelle, le réseau est âgé de 150 ans en moyenne (NDLR : la durée de vie des conduites est de 80 ans).

"Le taux de perte est toujours de 20 à 25 % dans notre région"

Un plan de relance avait été proposé pendant la pandémie. Il incitait les collectivités au renouvellement. Ce qui permis de réinjecter 500 millions d'euros d'investissement pour le sud-est.

Mais aujourd'hui, les collectivités ont du mal à engager de nouveaux travaux. La raison invoquée c'est qu'elles ne veulent pas envisager des endettements sur des dizaines d’années, pour ne pas peser sur les générations futures. Conséquence, les travaux engagés ne suffisent pas à résorber la vieillesse du patrimoine et donc les fuites. On est toujours dans un taux de perte de 20 à 25 %, ce qui n'est pas acceptable.

Michel Réguillon, Canalisateurs : "Les carnets de commande de nos entreprises reculent"

Il y a quelques mois, le président Macron a annoncé un plan eau, "pour une gestion résiliente et concertée de l'eau". Ça n'a pas eu d'effet sur l'activité de votre secteur ?

Dans ce plan eau, il y avait trois grandes mesures qui nous concernaient : la réutilisation des eaux usées ; la sécurisation en eau des territoires ; la réduction du prélèvement de l'eau dans le milieu. Mais, dans les faits, les effets de ce plan tardent à se faire sentir. Sans faire de catastrophisme, les entreprises sont unanimes : leurs carnets de commande reculent, passant d’une moyenne entre 6 et 8 mois en 2022 à 4 mois aujourd’hui.

Le 11e programme de l'agence de l'eau va se terminer fin 2025. Connait-on déjà les contours du 12e programme ?

Non, pas du tout. On sait simplement que les agences de l'eau devront traduire le plan eau dans leur 12e programme. Mais qui va assurer les investissement nécessaires et urgents ? Les agences de l'eau ne le veulent pas. Et les collectivités ne le souhaitent pas toujours. Donc il est nécessaire de se poser la question du prix de l'eau.

Pour Michel Réguillon, "il faut faire payer le vrai prix de l'eau"

On peut espérer que dans ce 12e programme, il y aura une incitation de l'agence vis-à-vis des collectivités pour qu'elles augmentent le prix de l'eau. C'est l'eau qui doit payer l'eau. Si on augmentait de 25 %, ça permettrait de faire des investissements énormes, et d'améliorer grandement le rendement. Il est indispensable de désacraliser l'augmentation du prix de l'eau. Et le jour on y arrivera, je suis certain que ça ouvrira des perspectives énormes pour notre profession.

Partager :
Abonnez-vous
  • Abonnement intégral papier + numérique

  • Nos suppléments et numéros spéciaux

  • Accès illimité à nos services

S'abonner
Journal du 06 avril 2023

Journal du06 avril 2023

Journal du 30 mars 2023

Journal du30 mars 2023

Journal du 23 mars 2023

Journal du23 mars 2023

Journal du 16 mars 2023

Journal du16 mars 2023

S'abonner
Envoyer à un ami
Connexion
Mot de passe oublié ?