Qu'est-ce que Chambéry Grand Lac Economie ?
C'est un syndicat mixte créé en 2017 par Grand Chambéry et Grand Lac pour lui confier la compétence du développement économique. Les deux agglomérations financent à parts égales (1,7 million d'euros annuels) la structure qui emploie 18 personnes. Elle se charge de l'aménagement et de la commercialisation des zones d'activités (au nombre de 27), de l'accompagnement d'entreprises tout au long de leur processus de création via l'incubateur, l'accélérateur et les pépinières pour que les projets naissant sur le territoire y restent. A titre d'exemple, 80 % des entreprises de Savoie Technolac ont été accompagnées par l'incubateur.
Vous travaillez sur le nouveau visage de Technolac à horizon 2050. En quoi cela consiste-t-il ?
Cette réflexion est conduite avec les entreprises, l'université, les deux communes supports que sont Le Bourget-du-Lac et La Motte-Servolex. Il s'agit de la repenser en termes de mobilités et de réhabilitation de l'existant, en intégrant la contrainte très forte du plan de prévention des risques d'inondation (PPRI). L'idée étant de densifier, de revoir la place de la voiture, de rehausser les bâtiments quand c'est possible. Y parvenir va coûter cher. Sur la Zac 2, quand ce sera le moment d'agir, ce sera un peu moins compliqué car la collectivité est restée maîtresse du foncier grâce au bail à construction, ce qui n'a pas été le cas sur la Zac 1. Si la collectivité veut intervenir, il faut qu'elle rachète le bâtiment et le terrain. D'où l'intérêt de généraliser le bail à construction sur tout le territoire, sauf dérogations.
Existe-t-il beaucoup de friches sur la Zac 1 ?
Pour l'instant non. Ce sont davantage des locaux vieillissants ou des entreprises qui aimeraient que les choses soient faites et qui ne le sont pas. Il faut faire comprendre aux propriétaires l'importance de réaliser des travaux s'ils veulent conserver leurs locataires en place. D'autant plus que dans le cadre de la démarche Tepos (Territoires à énergie positive), il existe un accompagnement gratuit pour améliorer les locaux sur le plan énergétique.
Où en est la Zac 3 ?
Même si nous devons travailler sur la requalification de la Zac 1, il faut qu'on ouvre enfin la 3, prévue dès le départ. Sa surface constructible va être revue à la baisse pour prendre en compte les considérations environnementales, soit 11 sur une vingtaine d'hectares.
Nous sommes dans la phase des autorisations environnementales. Des entreprises veulent s'y installer. Atawey, spécialiste de l'hydrogène, née à Technolac, ne cesse de grandir. Elle a besoin de créer une nouvelle usine et n'attend que les feux verts. Une entreprise solaire, née ici également, souhaite investir les lieux.
Avez-vous des difficultés à trouver du foncier pour créer de nouvelles zones ?
C'est le problème du sillon alpin, sans compter la forte contrainte législative induite par le Zéro artificialisation nette (Zan). Il faut densifier, requalifier l'existant, mais le développement de nouvelles zones ne va pas à l'encontre de tout cela. Il faut jouer sur les deux plans. Requalifier reste plus long et plus coûteux car rentrent en jeu des travaux de démolition, de reconstruction, ou juste d'acquisition par la collectivité de parcelles généralement privées. Alors qu'en créant une zone, nous avons du terrain plus facilement disponible, notamment pour répondre au développement des entreprises déjà présentes. A un moment donné, nous comptions attirer des sociétés de l'extérieur : sur la zone des Sources, à cheval sur Grésy-sur-Aix et Aix-les-Bains, nous voulions préserver une très grande parcelle pour faire venir un industriel.
Très rapidement, les entreprises du territoire, en plein essor, sont venues frapper à notre porte, en particulier celles qui étaient locataires, se retrouvant bloquées faute de travaux de la part du propriétaire. Le Covid et la crise ukrainienne ont mis en stand-by ces promesses, intentions et réservations de terrains. CGLE a bien sûr accepté ces demandes de délais supplémentaires, même si cela a engendré un surcoût en termes d'intérêts. Les voyants reviennent au vert pour certaines. Pour d'autres, c'est toujours compliqué.
Une autre question va se poser rapidement, celle des zones commerciales, qui ne dépendent pas de CGLE. Beaucoup de grandes enseignes ferment et laissent des entrepôts vides, des propriétés privées. Le territoire devrait travailler à leur devenir.