AccueilActualitésMagali Gourdon, directrice QSE du groupe Cheval : "Se rapprocher au plus près du risque zéro"

Magali Gourdon, directrice QSE du groupe Cheval : "Se rapprocher au plus près du risque zéro"

Le groupe drômois de travaux publics Cheval, qui compte aujourd'hui plus de 1 100 salariés, s'est surtout fait connaître comme étant la première entreprise à missions du secteur.
Magali Gourdon, directrice Qualité- sécurité, environnement (QSE).
© DR - Magali Gourdon, directrice Qualité- sécurité, environnement (QSE).

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Quel est votre rôle en tant que directrice Qualité-sécurité-environnement du groupe Cheval ?

Nous sommes huit au sein du service : des techniciens et responsables QSE. Ma mission de directrice étant de transmettre la politique QSE du groupe auprès de chacun pour qu'elle soit appliquée dans toutes les sociétés du groupe. On veille à ce que les process définis à l'échelle du groupe soient appliqués. Et, lorsqu'il y a de nouvelles intégrations de sociétés dans le groupe, comme cela a été le cas dernièrement, j'ai aussi une mission d'audit à réaliser. Je vérifie ce qui existe ou non, ce qui se fait ou non pour trouver la bonne formule pour que la nouvelle entité du groupe fonctionne au mieux.

Cheval est aujourd'hui un groupe très diversifié, avec des activités multiples. La politique QSE est donc la même pour tout le monde ?

Il y a d'un côté une politique de groupe, assez générale. Mais elle est adaptable à toutes les entreprises du groupe. S'il y a besoin de mener un travail plus conséquence en termes de sinistralité au sein d'une des sociétés du groupe, on est capable de le faire. L'idée était d'être agiles, avec un tronc commun de règles et process. C'est aussi ça le rôle du service QSE : faire une sorte que la politique commune du groupe soit appliquée, en s'adaptant aux spécificités de chaque entité, que ça soit l'antériorité dans le groupe, le secteur d'activité, les différents labels qui composent les sociétés du groupe (NDLR : ISO, Mase…)…

"On cherche toujours à comprendre pourquoi c'est arrivé"

A quels risques les salariés du groupe Cheval sont-ils confrontés sur les chantiers ?

Comme beaucoup d'entreprises de notre secteur, ça concerne d'abord tout ce qui est risques routiers puisqu'on a beaucoup de personnels sur la route, dans les camions… On retrouve aussi les accidents de manutention, ensevelissement… Et également les chutes de hauteur, mais si ça reste mesuré.

Comment y faire face ?

Lorsqu'il y a un accident du travail, où qu'une maladie professionnelle est déclarée, on cherche toujours à comprendre pourquoi c'est arrivé. On étudie les causes avant de réfléchir à des améliorations possibles. Ça peut être via de nouvelles consignes de travail, l'achat de nouveaux matériels, comme notre flotte qui est renouvelée tous les 7 ans… L'objectif étant à chaque fois que ça ne se reproduise plus.

Vous assurez une veille régulière sur les équipements, les EPI… ?

Oui, ça se fait en lien avec le service achats. Dernièrement, nous avons relooké nos tenues de travail qui sont aujourd'hui mieux adaptées aux différentes activités des salariés et plus respirantes lors des périodes de chaleur. Tout ça s'est fait en concertation avec les salariés, qui ont été sollicités pour essayer les équipements et donner leurs avis.

Les salariés sont donc force de proposition ?

Bien sûr. On prend toutes les bonnes idées. Régulièrement, nos salariés nous font remonter des pratiques et des solutions.

"Profiter des bonnes expériences des uns et des autres"

Lorsqu'une bonne pratique est mise en place dans une des sociétés du groupe, est-elle dupliquée aux autres ?

Tout à fait. C'est aussi ça la force d'un groupe. Profiter des bonnes expériences des uns et des autres. Pour diffuser de façon plus globale des bonnes pratiques, on peut utiliser des outils de communication, comme les télévisions présentes en salle d'embauche. On utilise également l'outil Workplace pour communiquer les bonnes pratiques à l'échelle du groupe. L'objectif étant toujours de se rapprocher au maximum du risque zéro.

Le risque zéro, c'est possible ?

Notre secteur d'activité reste accidentogène. Mais on peut toujours faire mieux. Le groupe Cheval agit donc pour limiter les accidents du travail mais aussi faire en sorte que les salariés partent en retraite en bonne santé. C'est essentiel. Mais pour ça, il ne faut pas hésiter à investir et innover. C'est ce qu'on a fait avec Combier restauration, que l'on a racheté en 2022, et où l'on recensait beaucoup de mal de dos, d'épaules, des problèmes articulaires. Alors, pour y faire face, on a proposé des échauffements et étirements avant la prise de poste sur les chantiers. Un coach sportif et un kiné sont venus enseigner les bons gestes. C'est un coût pour nous mais si l'expérience est concluante, on pourrait dupliquer la pratique à une échelle plus importante.

Certaines de vos sociétés peuvent donc servir de laboratoire de bonnes pratiques ?

C'est ça. Par que pour le sujet sécurité d'ailleurs. On applique cette façon de faire pour nos problématiques environnement, qualité, innovations produits… A chaque fois, on essaie pour avancer.

Des formations sont-elles dispensées régulièrement par le groupe Cheval ?

Oui. Mais on aimerait passer à la vitesse supérieure en créant une Cheval académie, qui permettrait de former en interne, à travers différents modules créés pour répondre aux problématiques auxquelles nos salariés sont confrontés. Nous organisons également des ateliers. Par exemple, dans quelques jours, GRDF va venir pour travailler sur la question des travaux à proximité des réseaux.

© Stéphanie Couchet - Au sein du groupe Cheval, l'avis des salariés de terrain est pris en compte pour mettre en place une stratégie de prévention efficace.

Vous vous fixez des objectifs chiffrés chaque année ?

Oui. Le premier objectif étant au moins de ne pas dépasser le taux de la profession recensé sur le site de la Carsat et de respecter les taux fixés en interne. Ensuite, chaque entreprise doit essayer de faire mieux que l'année précédente. D'ailleurs, chaque mois, les directeurs de nos sociétés reçoivent un tableau de bord avec l'objectif fixé et le taux de fréquence enregistré dans le mois.

Plusieurs de vos sociétés sont certifiées Mase. C'est quelque chose que vous souhaitez généraliser ?

Pas forcément pour toutes nos sociétés mais oui, on aimerait développer le Mase. Déjà pour des raisons commerciales, puisque la certification est parfois exigée pour répondre à certains appels d'offres. Mais aussi parce que le Mase est plus complet, plus orienté sur des thématiques risques, transmission du savoir-faire et gestion de la sous-traitance. Ça serait une façon de passer un palier supplémentaire.

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