Ce doit être le prix à payer pour conserver le bâtiment dit "Neyret" dans le giron public. La ville de Lyon est contrainte de rallonger la somme nécessaire à la rénovation-réhabilitation de l’ancienne école des Beaux-Arts (jusqu’en 1997).
Six millions d’euros avaient été budgétés en début de mandat, puis 9 millions le 31 mars 2022. Mais le conseil municipal a voté jeudi 28 septembre une enveloppe de 14,5 millions d’euros : "Je suis prudent, on ne peut pas dire que ce sera la dernière rallonge budgétaire", expliquait Sylvain Godinot, deuxième adjoint au maire à la transition écologique et patrimoine. L’opposition municipale qualifiant ce projet de "boulet" pour la majorité.
Le bâtiment Neyret à Lyon, "un lieu phare de la transition écologique"
Le bâtiment dit "Neyret" est un bâtiment historique monumental de plus de 7 000 m² au cœur des pentes de la Croix-Rousse, en surplomb de l’Amphithéâtre des Trois Gaules.
Avec une vue magnifique sur Lyon côté Saône et Fourvière, le site devait devenir un ensemble immobilier de haut de gamme porté par le Crédit Agricole : "Il comportait aussi des logements sociaux", devait corriger David Kimelfeld pour l’ancienne majorité qui avait défendu ce projet.
Ce site a désormais vocation à devenir "un lieu phare de la transition écologique" pour la majorité en place. Il accueillera plusieurs activités : le service archéologique de la Ville de Lyon qui est déjà dans les lieux, et sera mieux installé, mais aussi une "école de la résilience", et un tiers-lieu dédié à la transition écologique. Sur les toits, une partie sera aménagée en rooftop avec accès au public, et l’autre sera équipée de 267 m2 de panneaux photovoltaïques.
Construit entre 1953 et 1960 par l’architecte Paul Bellemain sur le site d’une ancienne caserne, le bâtiment présente un intérêt évident avec des beaux volumes, des grands espaces, une architecture témoin de ce qui se faisait de mieux dans les années 50, d’un disciple de Tony Garnier.
Fuites en toiture et maçonnerie dégradée pour le bâtiment Neyret
Ce bâtiment est composé d'un corps central s’élevant sur cinq niveaux (sous-sol à R+3) et de deux ailes. Il est actuellement occupé partiellement par le service archéologique de la Ville de Lyon depuis 2007, avec des aménagements sommaires voire vétustes.
Depuis 2007, le bâtiment a souffert d’un défaut d’entretien, et son état s’est détérioré avec notamment : des toitures présentant des fuites, tout comme les terrasses du rez-de-chaussée donnant sur la rue des Tables Claudiennes ; des éléments de maçonnerie dégradés : fissures, aciers apparents par endroits ; des menuiseries extérieures ainsi que les volets roulants extrêmement vétustes.
Le maître d’œuvre Alep Architectes a été désigné. Les travaux prévus dans le cadre de cette opération permettront après désamiantage : d'installer le service archéologique de la Ville de Lyon sur l'ensemble de l’aile Ouest ; de prévoir les aménagements de l’aile Est et du corps central afin d'y accueillir des occupants tiers ; de reprendre l'intégralité de l'enveloppe du bâtiment dans le respect de sa composition architecturale (isolation périphérique des murs, changement des menuiseries extérieures et occultations, étanchéité et isolation de la toiture) ; de refaire les installations techniques et créer des ascenseurs et monte-charges.