AccueilActualitésL'entreprise Au Bercail, reine de la "promotion immobilière artisanale"

L'entreprise Au Bercail, reine de la "promotion immobilière artisanale"

Au Bercail réalise de petites unités avec espaces partagés s'inspirant de l'habitat participatif, dans une démarche éco-responsable. Leur programme Les Petits Paliers, à Chambéry, est en lice pour les Trophées des bâtiments circulaires.
Le programme Les Petits Paliers présente un soubassement en béton banché et des étages en ossature bois.
© Romuald Nicolas photographie - Le programme Les Petits Paliers présente un soubassement en béton banché et des étages en ossature bois.

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En 2021, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, annonçait vouloir "en finir avec la maison individuelle", qualifiée comme "un non-sens écologique, économique et social". Deux urbanistes chambériennes ont trouvé la parade en proposant une alternative crédible au pavillon, s'inspirant de l'habitat participatif mais destiné à un public non militant.

Auparavant prestataires pour les collectivités locales, Sarah Cohen et Claire Lucas ont créé en 2017 Au Bercail, une agence de pico-promotion immobilière réalisant des programmes à petite échelle qui n'intéressent pas les gros promoteurs. "Nous faisons tout nous-mêmes. Cela relève de la promotion artisanale", sourit Sarah Cohen.

Leur signature : produire dans une démarche écoresponsable de petites unités d'habitation, des appartements avec jardin et espaces partagés.

© MFS - Sarah Cohen a fondé Au Bercail avec Claire Lucas en 2017.

Chambéry : Les Petits Paliers, un projet immobilier pensé par Au Bercail

Le dernier en date, Les Petits Paliers, livré en 2022 dans le quartier très urbanisé de Mérande, à Chambéry, concourt aux Trophées des bâtiments circulaires, dont le palmarès sera dévoilé cet automne. Deux bâtiments de faible hauteur (R+2+combles) reliés entre eux par des paliers, des cages d'escaliers pensées comme des terrasses ouvertes et des espaces de rencontre, ont été érigés en lieu et place de l'ancienne maison des scouts, devenue insalubre, appartenant au diocèse.

L'évêque, très attentif au devenir de cette propriété, souhaitait une opération qui fasse sens et surtout pas trop dense. Au Bercail a dû revoir sa copie, passant de huit à cinq appartements (un T1, deux T3 et deux T5 duplex), représentant une surface plancher de 390 m2 sur une parcelle de 767 m².

Les habitants partagent en commun une chambre d'amis PMR avec salle d'eau, une chaufferie à granulés bois et un jardin de pluie, permettant une gestion intégrée des eaux pluviales. Chaque logement dispose, en revanche, de son propre potager.

© Must création - Cette parcelle de 767 m2 comprend deux bâtiments, un carport, un jardin partagé et des potagers individualisés.

Au Bercail : "Aller le plus loin possible sur la question environnementale"

Pour ne pas bouleverser l'harmonie du quartier, Au Bercail a construit à l'emplacement exact de la maison qui était "impossible à garder car semi-enterrée", indique Sarah Cohen. Le soubassement des deux bâtiments est en béton banché tandis que les duplexes sont en ossature bois et la toiture en bac acier.

"Le voisinage a très bien accepté l'opération. Nous avons pris le temps de présenter le projet aux habitants du quartier, d'organiser une visite. Nous ne sommes pas allées au maximum de la hauteur acceptée et nous avons conservé deux très grands arbres ; c'était important pour eux."

Sarah Cohen et Claire Lucas, sensibles au réemploi des matériaux, tout comme les architectes du projet, Blandine et Xavier Patriarche, fondateurs de Kayak architecture, ont tâché de respecter le principe au maximum. Ainsi le bois de charpente a-t-il servi à la construction de l'abri voitures, les pierres du mur démoli à la reconstitution d'un autre mur, le garde-corps du balcon à la création d'une clôture, le grillage remis en place et les volets bois "marquant l'identité de la maison" à l'occultation des paliers.

© Romuald Nicolas photographie - Les volets colorés, marquant l'identité de l'ancienne maison, ont été récupérés pour les occultations des paliers.

L'équipe a aussi récupéré, sur le chantier de déconstruction de la barre de Marlioz, à Aix-les-Bains, les bordures pour délimiter les potagers, et des descentes d'eau de pluie. Le réemploi demande des efforts supplémentaires en termes de stockage, de manutention, de travail et de déplacement.

"Les devis, pour le réemploi, s'avéraient plus cher qu'en se fournissant en neuf. Nous avons demandé aux entreprises qu'elles appliquent le même prix et elles ont joué le jeu", se félicite Sarah Cohen.

Après la réalisation de leurs trois premières opérations (les deux autres étant situées à Barberaz et à Oullins), les deux urbanistes travaillent à la faisabilité de trois autres programmes dans le secteur, en gardant pour objectif de "réaliser davantage de petits projets et d'aller le plus loin possible sur la question environnementale".

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