"Quand ils ont coulé ce bitume végétal, ça sentait le carton à pizza, une odeur plus plaisante qu’un bitume habituel", plaisante Catherine Creuze, présidente du Syndicat mixte pour l’aménagement et la gestion de l’île de Miribel-Jonage (Symalim). Pour son nouveau tronçon de piste cyclable, le grand Parc se met au vert.
Revégétalisation et bitume plus écoresponsable, la perspective environnementale a été prise en compte lors des travaux. "On a des exigences de plus en plus pointues pour utiliser des matériaux bas carbone", souligne Fabien Bagnon, vice-président de la Métropolede Lyon en charge de la voirie et des mobilités actives.
La portion de piste cyclable inaugurée le 15 mai au grand parc de Miribel-Jonage permet aux cyclistes de compléter la voie existante. Ils peuvent désormais traverser le parc du nord au sud, sur cinq kilomètres, sans avoir à passer par la route.
NGE développe et teste son propre liant d’enrobage biosourcé en Isère
Grand parc de Miribel-Jonage : le Biophalt, un bitume plus écoresponsable
Le tronçon prolongeant la piste cyclable a été couvert par un matériau appelé Biophalt. Développé et utilisé par l’entreprise de BTP Eiffage, il est une alternative plus verte au goudron.
"Dans le cas de la piste cyclable du parc, nos études préventives ont démontré que le biophalt permettait de retenir 32 tonnes de gaz à effet de serre, tandis qu’un bitume classique aurait généré 70 tonnes de CO2", explique Thibaut Martin, directeur de travaux chez Eiffage route.
Bitume : "le Biophalt est composé entre 40 et 50 % de matière recyclée"
Une variante dont l’apport écologique s’explique en amont, dans sa fabrication. La recette est la même qu’un bitume traditionnel : sable, gravillons, liant. Cependant, c’est dans l’origine de ces matières que tout se joue.
"On récupère un déchet de l’industrie du bois et du papier, qu’on transforme en liant. Le Biophalt est composé entre 40 et 50 % de matière recyclée", détaille Thibaut Martin.
Métropole de Lyon : la route de demain s'imagine au Cerf d'Eiffage à Corbas
Eiffage récupère également les gravillons d’anciennes chaussées défaites. Ce déchet revalorisé représente ainsi la moitié de l’enrobé biophalt.
"Nous sommes en avance par rapport à nos confrères car nos matériaux de ce type supportent la circulation lourde y compris les poids lourds", souligne Thibaut Martin. Enfin, cet enrobé est chauffé à plus basse température qu’un bitume courant, limitant ainsi ses émissions.