Depuis six jours, la France est secouée par des violences urbaines quasiment sans précédent. Un mouvement qui s'est d'abord cantonné aux grandes agglomérations et qui, depuis, a fait tâche d'huile partout dans le pays. Même à Roanne, où le CFA du BTP a été complètement ravagé par les flammes, par deux fois, les 1er et 2 juillet.
C'est ainsi que, en ce lundi 3 juillet, aucun des 160 élèves scolarisés au CFA BTP de Roanne n'a pu intégrer l'établissement. "Ils ont été invités à rejoindre leur entreprise d'accueil", précise Nicolas Le Riche, secrétaire général de BTP CFA Auvergne-Rhône-Alpes.
Deux nuits de cauchemer au BTP CFA de Roanne
Tout a commencé dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet. "La direction du CFA du BTP de Roanne avait été alertée d'une intrusion, explique Nicolas Le Riche. Elle s'est donc rendue sur place avec des membres de la police nationale. Mais ils ont été caillassés par un groupe de jeunes qui avaient commencé à mettre le feu à l'établissement."
Rapidement sur les lieux, les pompiers ont tout de même pu maîtriser l'incendie. "Mais les dégâts étaient déjà très importants, comme nous l'avons constaté samedi matin." L'accueil, des bureaux et des salles de cours ont ainsi été incendiés.
Samedi, le sous-préfet est venu au BTP CFA de Roanne, tout comme la police scientifique. "De notre côté, nous avons procédé à la mise en sécurité des installations, indique Nicolas Le Riche. Et nous avons mandaté une société de sécurité pour surveiller les lieux."
Des scènes de guérilla urbaine au BTP CFA de Roanne
Pas suffisant puisque, dans la nuit de samedi à dimanche, des jeunes sont revenus sur les lieux. Décidés à en découdre, ils s'en sont pris aux agents de sécurité. A coups de rockets et de mortiers, et au terme d'une véritable guérilla qui aura duré plus de 45 minutes, les gardiens ont dû fuir, laissant le champ libre aux casseurs. "Là, ils ont mis le feu aux ateliers qui avaient été épargnés la veille", précise Nicolas Le Riche.
A Roanne, le CFA du BTP veut rouvrir dès septembre
Depuis ce lundi matin, les équipes de BTP CFA Loire et BTP CFA Auvergne-Rhône-Alpes ont entamé un travail de reconstruction. "Nous voulons préparer l'avenir et tout faire pour proposer une rentrée la moins dégradée possible en septembre prochain."
Pourtant, la priorité est ailleurs pour Nicolas Le Riche. "Il y a à l'heure actuelle des parties de toiture qui risquent de chuter. Donc avant de reconstruire, il y aura un vrai travail de diagnostic technique, de nettoyage et de dépollution à faire."
En attendant, la colère était encore bien palpable, lundi soir. "On parle ici d'un établissement dont nous venions d'inaugurer la réhabilitation…"