De nombreux projets sur le secteur du giratoire de la Porte de France, portés par les collectivités locales et les aménageurs, devraient encore augmenter les flux. "Mais dans une proportion moindre qu'envisagée il y a quelques années", précise Jean Deguerry, président du Département de l’Ain.
C’est en 2019 que le conseil départemental a décidé la requalification de ce secteur pris d’assaut notamment aux heures de pointe, à cause de sa proximité avec la frontière suisse. Le projet de restructuration du carrefour constitue, en effet, un investissement et un enjeu majeurs compte-tenu du développement du pays de Gex.
S'en sont suivies trois années d'études (acquisition de données, études géotechniques...) pour examiner avec les partenaires la faisabilité du projet, mais aussi trouver des solutions aux problématiques environnementales (présence d'une nappe à très faible profondeur, identification d'espèces à protéger...) générant des coûts supplémentaires.
Une concertation publique a été organisée en 2022 par le Département, maître d’ouvrage de l’opération. Le bilan a été présenté aux conseillers départementaux en février. En parallèle, une nouvelle étude de trafic a été menée au printemps dernier.
Le Département a choisi
Afin de mieux prendre en compte les avis exprimés, les nouvelles attentes en termes de mobilités douces et les contraintes environnementales, une étude des scénarios alternatifs a été engagée fin 2022. A l’issue de l'analyse des différentes solutions et après de nombreuses réunions de concertation avec les élus et les acteurs locaux, l'assemblée départementale vient d’adopter le nouveau projet d'aménagement de la Porte de France : un carrefour à niveau avec aménagement d’un passage inférieur pour les piétons et les cycles (axe est-ouest). Coût de l’opération : 25 millions d'euros.
"Le Département réalisera, avec ce projet, son plus important investissement depuis de nombreuses années", souligne le président Jean Deguerry. Selon lui, le choix répond parfaitement aux objectifs du projet et aux demandes issues de la concertation publique.
Il permet le passage prioritaire du bus à haut niveau de service (BHNS) pour réduire les flux automobiles, favorise le développement des modes actifs avec un objectif de sécurisation maximale et permet une meilleure gestion du trafic ainsi qu'une fluidification des flux nord-sud.
L’impact environnemental est plus faible en évitant la zone où se situent les espèces protégées. Il est compatible avec une évolution vers un tramway. La desserte dédiée du Cern est assurée et sécurisée. D’importants gains en termes de temps de parcours sont possibles et le dévoiement des réseaux concessionnaires, notamment celui de la ligne haute tension enterrée, limité.
Selon les élus gessiens, ce scénario présente le meilleur équilibre entre les objectifs de fluidification des flux, de développement des modes doux et de préservation de l'environnement.