AccueilActualitésSavoie : après 20 ans de travaux, l'abbaye d'Hautecombe s'offre une nouvelle toiture

Savoie : après 20 ans de travaux, l'abbaye d'Hautecombe s'offre une nouvelle toiture

L'abbaye d'Hautecombe, monument le plus visité de Savoie, dispose de 5 000 m² de toitures toutes neuves au terme de 20 ans de chantier.
5000 m² de toiture ont été refaits, recouverts de 250 000 tuiles et ardoises.
Département de Savoie - 5000 m² de toiture ont été refaits, recouverts de 250 000 tuiles et ardoises.

Actualités Publié le , Marie-France SARRAZIN

A l'origine, les premiers moines arrivant sur le site d'Hautecombe, au XIIe siècle, viennent y chercher la tranquillité nécessaire à une vie de silence et de prière. Le lieu est retiré, le cadre majestueux, sur les rives de la côte sauvage du lac du Bourget.

Abbaye d'Hautecombe : 5 000 m2 de toiture restaurées

L'époque de la tranquillité absolue est désormais révolue à l'abbaye d'Hautecombe, monument le plus visité du département où sont inhumés 41 membres de la famille de Savoie.

La communauté du Chemin neuf doit frayer avec 80 000 visiteurs par an et a dû composer, 20 ans durant, avec un chantier titanesque qui vient de s'achever pour restaurer 5 000 m² de toiture, de même que les façades de l'église et du clocher. "On va dépasser Notre-Dame de Paris", s'amuse le père Etienne de Beaucorps.

Le clocher a été rénové : les cloches révisées, le beffroi, la flèche et le bulbe refaits. ©MFS

L'abbaye d'Hautecombe, 900 ans d'histoire

C'est ainsi que la communauté a vu passer plusieurs générations d'architectes, de chefs d'entreprise, d'artisans. Seul un couvreur, Frédéric Combet, a suivi le chantier sur ces 20 ans.

Le 15 juin, lors de l'inauguration des travaux, il a reçu la médaille de la Compagnie des architectes en chef des Monuments historiques, "la légion d'honneur des artisans", précise l'architecte en chef des Monuments historiques, Jean-François Grange-Chavanis, qui a passé la main il y a cinq ans à Thomas Bricheux, architecte du patrimoine.

L'architecte en chef des Monuments historiques, Jean-François Grange-Chavanis, et l'architecte du patrimoine, Thomas Bricheux. ©MFS

Une bâtisse de 900 ans ne laisse guère de repos. L'étude préalable montre une première urgence : du fait d'éléments de charpente dégradés, les toitures présentent des fuites. Priorité qui a duré 20 ans...

250 000 ardoises et tuiles utilisées pour la toiture de l'abbaye d'Hautecombe

"Nous aurions pu aller plus vite, mais cela aurait coûté plus cher. Le rythme était dicté par le budget annuel", confie Thomas Bricheux. La charpente monumentale de l'abbaye d'Hautecombe, avec des arêtiers culminant jusqu'à 12 m, était malgré tout assez frêle.

Le renforcement et le remplacement des éléments de charpente ont constitué le plus gros du travail. ©Thomas Bricheux/A&P

"Elle avait été réhabilitée très rapidement par 300 personnes en 1830." L'équipe a conservé un maximum de bois ancien et solidifié la structure avant la pose de 250 000 ardoises et tuiles en terre cuite plate.

Refaire le dôme tenait de la prouesse, le bois devant en épouser la forme, tout comme les ardoises coffines avec courbures, à tailler en écailles.

Une remise aux normes électrique dans les combles

Le maître d'œuvre pensait trouver un clocher en bon état. Raté. "Sous les ardoises, le bois était pourri. A la fin, nous avons dû déposer le clocher."La charpente de la flèche, préassemblée en atelier, a été réalisée en mélèze pour plus de durabilité.

Dans le beffroi, les cloches tenaient par miracle."

Du chêne a été utilisé pour sa réfection et les cloches révisées par la Fonderie Paccard (74). L'ancien bulbe avait un siècle, "celui-ci devrait au moins tenir le double !" Du côté des combles, une remise aux normes électrique a été opérée et des murs coupe-feu installés sous les fermes, précise Jean-François Grange-Chavanis.

Du chêne a été employé pour le beffroi et les cloches révisées par la Fonderie Paccard. ©Thomas Bricheux/A&P

En parallèle, s'est engagé un second chantier : la restauration des façades de l'église, en particulier ses décors qui présentaient un risque de chute. Seize statues ont été déposées : huit ont été restaurées et huit copiées à l'identique car trop abîmées.

Au total, 18 corps de métier, maîtrise d'œuvre comprise, ont été mobilisés et 12 millions d'euros nécessaires, co-financés par la Fondation d'Hautecombe, le Département, l'Etat, l'Europe et la Région.

Dès octobre, la reprise des planchers de l'aile Ouest de l'abbaye d'Hautecombe

"Un chantier en cache souvent un autre", glisse le père Etienne de Beaucorps. C'est reparti pour cinq ans, dans le meilleur des cas. Dès la fin octobre, les entreprises vont s'attaquer à la reprise des planchers de l'aile Ouest.

"Il faut démolir les trois étages et reprendre les planchers à l'identique." Et surtout, réussir à mobiliser les 1,5 M€ nécessaires auprès des partenaires habituels. Une fois ces travaux de structure réalisés, la Fondation d'Hautecombe espère s'attaquer au réfectoire des moines et à l'intérieur de l'église.

Si les travaux en toiture n'ont pas causé trop de désagrément pour la vie de la communauté, en intérieur, il faudra nécessairement composer, "d'autant que nous avons des jours de silence complet le mardi".

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