Le vaste éboulement de 12 000 m3 de roches, qui s’est produit le 27 août, dans la vallée de la Maurienne, n’en finit pas d’avoir des conséquences sur cet axe important de liaison entre la France et l’Italie. Suite aux analyses des experts, il avait été décidé de donner la priorité aux travaux de protection et de sécurisation de l’autoroute A43. La pose de containers et sacs de matériaux avait permis sa réouverture le 8 septembre dernier.
Pour la ligne SNCF, en revanche, l’opération s’avérait plus délicate et plus longue. Un survol de drone avait permis de déterminer qu'entre 3 000 et 4 000 m3 de rochers restaient toujours en suspens sur la paroi. Dans un premier temps, il s’avérait impératif, avant d’entreprendre des travaux de protection par la mise en place d’écrans pare-blocs et de filets, de procéder à la purge de la falaise.
Ces phases de purge sont particulièrement délicates et complexes, tant pour assurer la sécurité des intervenants que pour assurer la pérennité du tunnel (en évitant que des éboulis ne viennent surcharger ce dernier) ainsi que la pérennité du viaduc autoroutier en contrebas et la sécurité des circulations autoroutières.
Éboulement en Maurienne : dégager la galerie ferroviaire
La première purge s’est déroulée dimanche 24 septembre dans la matinée, conduite par SNCF Réseau, en relation étroite avec les gestionnaires de la route départementale et de l’autoroute A43. Elle a consisté en plusieurs largages consécutifs d'eau par hélicoptère sur neuf zones ciblées. Les 17 rotations effectuées ont permis de détacher quelques dizaines de mètres cubes de rocher et de terre. Des mouvements sur la zone de la falaise visée ont été observés dans les heures qui ont suivi la fin des largages.
Compte tenu des résultats enregistrés, SNCF Réseau devait renouveler cette opération le 1er octobre afin de continuer à provoquer la chute des matériaux les plus instables, en coordination avec les gestionnaires des autres infrastructures concernés. D’autres techniques de purge et de sécurisation seront ensuite déployées pour éliminer la totalité de la partie de roches encore instables.
Il s’agira ensuite d’intervenir pour décharger la galerie ferroviaire (de 180 mètres) pour laquelle un dispositif de suivi a été mis en place afin d’identifier si des dommages apparaissent, et ainsi anticiper la meilleure stratégie pour les travaux à réaliser. Les premières modélisations réalisées en lien avec le centre d’études des tunnels (CET) ont montré que la surcharge actuelle pourrait, en particulier si la situation perdure, entraîner des dommages sur cet ouvrage, voire son effondrement, ce qui nécessiterait alors sa reconstruction.
D’où l’urgence des interventions qui, si tout se passe pour le mieux, devrait permettre une réouverture dès la fin octobre, d’une voie, entre Saint-Michel-de-Maurienne et le Freney, qui, en temps normal reçoit chaque jour 26 circulations, dont 10 grandes lignes qui traversent la frontière et 16 TER, auxquelles s’ajoute le passage de 34 trains de fret en moyenne, pour la plupart transfrontaliers.