Les Hauts de Chambéry, c’est la nouvelle appellation "soft" d’un quartier jusqu’alors plus connu sous le nom de Chambéry-le-Haut, avec son étiquette de ZUP (zone à urbaniser par priorité), développée des années 60 à 70, comptant aujourd’hui 12 000 habitants, soit plus d’un cinquième de la population de la cité des Duc de Savoie.
Idéalement située, en surplomb de la ville, sur un plateau dominé par les montagnes, elle se distingue de bons nombres de cités-dortoirs des métropoles françaises par une relative paix sociale.
Des fresques monumentales pour embellir les Hauts de Chambéry
Au cours des deux dernières décennies, beaucoup a été déjà fait pour en redorer l’image, notamment au niveau de l'Anru (agence nationale de la rénovation urbaine). C’est dans ce cadre que Cristal Habitat, le bailleur social de l’agglomération chambérienne, s’était attaqué, en octobre 2020, aux travaux de réhabilitation de deux tours (dites Mâconnais), de 18 étages, visant à améliorer le confort des locataires, faire baisser leurs charges de chauffage, moderniser tous les équipements individuels et collectifs et adapter les logements aux aînés.
Parallèlement, était née l’idée, afin de les embellir, d’y apposer sur l’une des façades de chacune une fresque monumentale. La première (sur la tour de de La Dent de l’Ours) ayant été appliqué en 2021, la seconde (sur la tour du Crêt de l’Aigle) en 2022.
La tâche avait été confiée à CitéCréation, entreprise lyonnaise leader dans le domaine du design mural, reconnue au niveau mondial, d’après une conception de Luc Schuiten, architecte et auteur de BD belge, lui aussi réputé dans ce domaine.
La vie animal dans la ville, thème de la nouvelle fresque des Hauts de Chambéry
Promoteur de l’"archiborescence ", s’inspirant de la nature pour créer de nouveaux modèles urbains, il a décliné une scénographie (inspirée de "La ville imaginaire") bien adaptée à un quartier qui se distingue déjà par une verdure bien présente. Sa représentation de la forêt ne cherche pas à se montrer la plus réaliste possible, désireuse, au contraire, de la fantasmer et l’idéaliser, "pour mieux faire appel à l’imaginaire des habitants".
Depuis lors, deux nouvelles fresques, dans le cadre de la réhabilitation du secteur des Combes, ont été réalisées sur des bâtiments de hauteur moindre, imaginées cette fois-ci par le dessinateur et romancier Nicolas de Crécy, abordant le thème de la vie animale dans la ville. L’artiste a utilisé le chat d’un habitant du quartier comme modèle et les peintres muralistes l’ont retranscrit fidèlement.
"Nous travaillions à plusieurs, de manière simultanée sur toute la largeur de la façade, explique la Savoyarde Juliette Rat-Patron, l’une des membres de l’équipe. Avant le premier coup de pinceau, le travail de préparation consistait à tracer un immense cadrillage, chacun reproduisant à main levée la partie du dessin qui lui revient, dans l’objectif de respecter la maquette pour parvenir à un ensemble à la fois homogène et précis."
Les Hauts de Chambéry, un musée à ciel ouvert
Du beau travail mis en valeur lors de l’inauguration qui a été aussi l’occasion d’associer les habitants, à travers des animations, notamment différents ateliers proposés par les associations du quartier. L’illustrateur chambérien Nicolas Julo, a proposé aux enfants et adultes, de réfléchir aux sujets des fresques à réaliser dans le cadre des prochains chantiers de rénovation urbaine que mènera Cristal Habitat.
En attendant, les deux fresques des tours du Maconnais (les plus hautes d’Europe) et les deux nouvelles des Combes, symbolisent bien le projet d’un musée à ciel ouvert, baptisé "La promenade des arts", appelé à inscrire les Hauts de Chambéry dans le patrimoine de la ville.