Engins de chantier calcinés, voitures de service en cendres, locaux dévastés… Depuis quelques jours, des images de désolation sont partagées par beaucoup de professionnels du BTP. Les conséquences de plusieurs nuits d'émeutes, qui n'ont pas épargné le secteur.
S'il est impossible pour le moment de connaître le nombre d'entreprises du BTP touchées, elles seraient nombreuses, à croire Grégory Kron, directeur général adjoint de l'assureur SMABTP. "Depuis lundi matin, nous avons recensé une cinquantaine de cas, indique le professionnel. Même si ça peut paraître raisonnable, ça traduit une réalité : le BTP est en première ligne et particulièrement exposé depuis quelques jours."
🚨 Des #chantiers pris pour cible. Des engins volés, brûlés. Depuis plusieurs jours, nos équipes sont mobilisées :
— Les Travaux Publics #ActeursPourLaPlanète 👷 (@FNTP_info) July 3, 2023
1️⃣ Recenser les dégâts partout en France
2️⃣ Se rapprocher de @SMABTP en termes de niveau de garantie
3️⃣ Relayer auprès des adhérents et saisir les pouvoirs publics pic.twitter.com/oxJRdWFODl
Dégradations dans le BTP : l'assureur SMABTP veut aller vite
Parmi les sinistres recensés par SMABTP, des dégradations d'engins de chantier ou de véhicules de service, mais aussi des locaux professionnels vandalisés. "Autant de choses qui sont prises en compte par nos contrats d'assurance, précise Grégory Kron. Pourtant, tout ce qui relève de l'émeute ou de mouvement populaire n'est habituellement pas couvert par les contrats d'assurance, sauf s'ils précisent le contraire. Ce qui est le cas à SMABTP, à partir du moment où la garantie a été souscrite."
Si, pour le moment, aucune procédure particulière n'a été engagée au sein de la SMABTP, l'assureur confirme tout de même que les équipes sont mobilisées pour réduire au maximum les délais. "Nous avons demandé aux services de gestion d'accélérer la prise en charge et l'instruction du sinistre. Ce que nous souhaitons, c'est faire en sorte que nos sociétaires ne soient pas impactés dans leur activité."
Pas de dégradation constatée pour l'assureur l'Auxiliaire
Même constat pourl'assureur lyonnais l'Auxiliaire. "On s'engage à être à l'écoute des déclarations de sinistre le plus vite possible. Et sans être à cheval sur les délais. En clair, si une entreprise ne s'est pas encore rendue compte d'une dégradation, et qu'elle finit par nous contacter mais trop tard, ça n'est pas grave."
A l'heure actuelle, à l'Auxiliaire, aucune déclaration de sinistre liée aux violences urbaines n'a été recensée. "Ce qui ne veut pas dire que nos sociétaires n'ont pas été touchés", indique Olivier Bedeau, directeur général de l'Auxiliaire.
C'est pourquoi, l'assureur lyonnais a fait le choix de prendre les devants. "Pour ça, depuis quelques jours, nous contactons un à un tous nos sociétaires qui ont un contrat engins de chantier afin de savoir si quelque chose leur est arrivé. C'est une façon pour nous d'être pro actif."
Autre décision prise, l'Auxiliaire a souhaité s'engager à verser un acompte avant même que l'expertise soit terminée. "On l'avait fait lors de la période Covid", indique Olivier Bedeau.
Combien d'entreprises du BTP touchées par des dégradations ?
Pour le moment, il est difficile de connaître le nombre d'entreprises du BTP touchées par des dégradations liées aux émeutes. Mais les organisations professionnelles ont d'ores et déjà entamé un travail de recensement. "Nous venons de lancer un questionnaire plus précis pour savoir qui a été touché ou non", précise la FRTP. Le sujet a également été évoqué lors du dernier comité directeur de la FFB Auvergne-Rhône-Alpes.