Secteur bien ancré dans ses traditions, le BTP sait aussi se montrer à la pointe de la modernité. En témoigne l'utilisation accrue des outils numériques, véritables facilitateurs du quotidien.
Pourtant, force est de constater qu'en 2023, de nombreux acteurs de la filière sont encore laissés sur le bord de la route de la grande transition digitale. C'est pour faire face à cela qu'a été lancé, dès 2015, le plan de transition numérique du bâtiment, puis le plan BIM 2022, démarré fin 2018. "Et pour poursuivre ce processus de réappropriation du BIM par les acteurs de la filière, ce plan a été prolongé jusqu'en 2025",indique Yves Laffoucrière, président du Plan BIM.
Conversion au BIM : "Nous devons amplifier le mouvement"
L'objectif de cet accompagnement grandeur nature, embarquer le plus de monde possible dans la grande aventure du numérique. "Chaque jour, il y a de plus en plus d'acteurs qui se convertissent aux outils BIM, précise Yves Laffoucrière. Mais nous devons amplifier le mouvement."
Pour ça, le président du Plan BIM a notamment imaginé le BIM tour, qui faisait escale à Charbonnières, sur le campus du numérique, jeudi 6 juillet. "Ce rendez-vous, c'est l'occasion de voir des professionnels qui parlent aux professionnels. C'est une remontée de bonnes expériences très enrichissantes, qui permettent de démontrer que le BIM est un outil pour tous, quel que soit la taille des acteurs et des opérations."
Un avis partagé par Dominique Guiseppin, président de la Capeb Aura qui, avec la FFB Auvergne-Rhône-Alpes, était partie prenante dans l'organisation de l'étape rhodanienne du BIM Tour. "Même les TPE ont tout a gagné avec le BIM. Pour certains, ça peut paraître lourd, mais avec un vrai accompagnement, chaque acteur du BTP peut s'en emparer."
Samuel Minot, président de la FFB Aura, a, lui, rappelé "l'ambition de faire du BIM un outil de gestion, de productivité, de suivi, d'exploitation… Mais c'est un investissement, et comme tout investissement, ça peut faire peur. C'est donc notre rôle de montrer que le digital et le BIM apportent de la valeur ajoutée. Et que ça vaut le coup."
Plan BIM : "Sans ambition globale, ça ne marchera pas"
D'ailleurs, les acteurs auralpins du BTP en conviennent, pour que le BIM soit efficace, il doit être accessible à tout le monde. "Parce qu'il est collaboratif. Et quand il manque des collaborateurs autour de la table, le projet ne marche pas, précise Samuel Minot, président de la FFB Aura. C'est pour cela que ce travail d'évangélisation mené est très important." Les différentes organisations professionnelles ont donc un rôle à jouer dans cette démocratisation des outils numériques. "Nous devons aider nos adhérents à trouver les bons outils, les bons marchés…"
Pour ça, le travail doit se faire le plus tôt possible à en croire Dominique Guiseppin, président de la Capeb Aura. "Il serait peut-être bénéfique d'introduire de la formation à ces nouveaux outils dans les centres d'apprentissage notamment, et plus uniquement dans l'enseignement supérieur. Il faut que ça infuse toutes les strates du BTP."
Mais, pour que ce Plan BIM et ce BIM tour soient réellement efficaces le gouvernement devra d'abord revoir sa copie globale en direction de la filière bâtiment, à en croire Samuel Minot, de la FFB. "On peut faire toutes les déclarations de bonnes intentions que l'on veut, si on ne soutient pas les marchés du logement neuf et de la rénovation énergétique, ça ne marchera pas."
"Aujourd'hui, nous sommes prêts à engager cette transformation numérique, mais ça ne peut pas marcher sans une vraie ambition globale et des projets concrets."