Bref, c'est le nom du tout nouvel isolant que s'apprête à commercialiser l'ETI mosellane Semin. Un produit assez unique en son genre puisqu'il est issu du recyclage de bouteilles en plastique.
"Elles sont transformées en ouate de polyester, la matière que l'on retrouve dans nos matelas, nos couettes ou les vêtements techniques contre le froid, indique Caroline Semin, directrice générale du groupe Semin. Ecosourcé, l'isolant Bref est aussi très performant puisqu'il offre un lambda de 0,034 en termes de performance thermique, soit ce qui se fait de mieux pour un isolant de cette gamme."
Bref, le premier isolant du groupe Semin
D'une durée de vie de 50 ans, Bref offre aussi un "effet ressort". "Sa densité fait qu'il ne se tasse pas, ce qui permet d'éviter les ponts thermiques, poursuit Caroline Semin. Autre avantage, il est ultra simple à poser et facile à découper."
Avec ce nouvel isolant Bref, Semin propose un outil pluriel, destiné au marché de l'isolation intérieure du bâtiment. "Il est aussi intéressant pour de la cloison séparative, puisque Bref a de très bonnes performances phoniques."
Semin-Buitex, un mariage qui a du sens
Mais ce qui fait de Bref un produit unique, c'est aussi le fait qu'il s'agisse du tout premier isolant "made in Semin". "Jusque-là, notre groupe était surtout spécialisé dans le second œuvre intérieur, indique Caroline Semin. Mais nous avions la volonté d'élargir notre gamme en développant un isolant écosourcé, un marché à fort potentiel. C'est avec cet objectif que nous avons commencé à échanger avec Buitex (NDLR : industriel basé à Cours-la-Ville)."
L'échange s'est finalement poursuivi avant d'aboutir à un rachat de Buitex par Semin. "Ça s'est fait presque naturellement. Buitex fait de l'isolant écoresponsable, ce qui colle parfaitement avec la philosophie de Semin. Et ils ont un savoir-faire, une capacité industrielle, une avance au niveau R&D… Autant de choses qui donnent du sens à ce rachat, finalisé en début d'année."
Après Bref, Semin et Buitex travaillent sur d'autres isolants
Le mariage Semin Buitex, qui a pris forme à travers le lancement de Bref, devrait bientôt faire d'autres petits. "L'objectif est de travailler sur de nouveaux produits complémentaires, admet Caroline Semin. Toujours dans l'idée de recycler ou revaloriser des déchets. Notamment les textiles puisque sur les 800 000 tonnes produites chaque année en France, seulement 250 000 tonnes sont collectées. Et sur ces 250 000 tonnes, 96 % partent à l'étranger. Il y a donc un énorme travail à faire, notamment sur l'isolation."
Preuve de l'engagement de Semin, le marché des isolants bio ou écosourcés pourrait représenter 50 % du chiffre d'affaires de l'ETI d'ici 2030.