AccueilActualitésAux 2 Alpes, dans les coulisses du chantier hors normes du 3S Jandri express

Aux 2 Alpes, dans les coulisses du chantier hors normes du 3S Jandri express

Sata group a engagé ce printemps le chantier de renouvellement de la colonne vertébrale des 2 Alpes, le Jandri express. Fin des travaux prévue fin 2024.
Aux 2 Alpes, la gare de départ du 3S Jandri express a été pensée comme un open space pour l'accueil du public.
©ATEAM Architectes - Aux 2 Alpes, la gare de départ du 3S Jandri express a été pensée comme un open space pour l'accueil du public.

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L'investissement, titanesque, est à la hauteur de l'installation, hors normes, du fait de la configuration très verticale du site. Sata group injecte 135 millions d'euros dans le remplacement du DMC Jandri express, la colonne vertébrale de la station des 2 Alpes, construite en 1985.

"Le plus gros investissement jamais réalisé par nos soins et l'un des plus conséquents de l'arc alpin européen", complète Yann Carrel, directeur des opérations chez Sata group.

Aux 2 Alpes : le 3S Jandri express, une remontée d'un nouveau genre

En signant le contrat de délégation de service public en 2019 avec la commune, l'exploitant s'engageait à réaliser cette opération qui entre dans un schéma général de relance du domaine. "Il souffrait depuis des années d'un manque d'investissement, perdait en attractivité et compétitivité", avoue Yann Carrel.

Le choix s'est porté sur la technologie 3S de chez Poma, reposant sur deux câbles porteurs et un câble tracteur, réduisant ainsi le nombre de pylônes à 7, contre 17 actuellement, du fait de portées plus longues.

©ATEAM Architectes - Une station intermédiaire se trouvera à 2600 m d'altitude.

"Des 3S, on en voit partout dans le monde, y compris en milieu urbain. Mais le nôtre sera le premier à rouler à la vitesse maximale de 8 mètres par seconde." Point capital puisque le point noir du DMC demeure le débit, sous-dimensionné, engendrant des temps d'attente importants.

Le débit sera doublé, atteignant 3000 personnes/heure, et le temps de parcours plus que divisé par deux, en grimpant 7 km (1600 m de dénivelé) en 16 minutes. Avant d'atteindre le pied du glacier, à 3200 mètres, le 3S s'arrêtera à une station intermédiaire, à 2600 mètres.

Jusqu'à 57 cabines de 32 places (dont 25 assises) transporteront skieurs, piétons, personnes à mobilité réduite, hiver comme été. Quelques cabines de fret achemineront les marchandises à destination des restaurants d'altitude jalonnant la ligne.

Aux 2 Alpes, les travaux du 3S Jandri express continuent cet hiver

Outre la remontée, le chantier du 3S Jandri express comprend la construction de bâtiments "à la signature architecturale marquant le renouveau de la station". La gare de départ a été pensée comme un open space à même de recevoir de nouveaux dispositifs de vente comme dans un aéroport, avec un accompagnement poussé.

Des commodités comme les toilettes, un magasin d'articles de sport, se trouveront à cet endroit. "A chaque étape, on intègre des vestiaires pour le personnel, des locaux techniques de maintenance pour la remontée et en bas, nos dameuses seront stockées dans le sous-bassement du bâtiment. Il y aura aussi des espaces de réunion", ajoute le directeur des opérations.

3S Jandri express : pompes à chaleur et photovolatïques

La station intermédiaire offrira une salle hors sac confortable pour accueillir, en cas de météo difficile, les usagers avec boissons chaudes et snacking. L'aménagement de l'arrivée se déroulera en deux étapes.

Dans un premier temps, la livraison d'un bâtiment qui abritera, dans sa partie haute, la terrasse du restaurant des Glaciers augmentant ainsi sa surface. Puis, les deux années suivantes, deux programmes complémentaires pour recevoir les fédérations et clubs de ski venant s'entraîner sur le glacier, avec salles de coaching, consignes pour laisser le matériel sur le point haut du domaine.

©ATEAM Architectes - La gare d'arrivée abritera, dans sa partie haute, la terrasse du restaurant des Glaciers augmentant ainsi sa surface.

L’énergétique des bâtiments a été travaillée de manière à récupérer une partie des calories émises par les machines pour chauffer, par le biais des pompes à chaleur. L'aspect photovoltaïque n'a pas pu être pleinement poussé, du fait d'une exposition Nord et de contraintes de déneigement des panneaux, rendant les rendements peu intéressants. Seule la gare de départ sera équipée, de même que les cabines, dotées d'intelligence embarquée, les rendant ainsi autonomes.

3S Jandri express : le chantier a démarré mi-avril pour une ouverture sde l'appareil le 1er décembre 2024.

"Une course effrénée", des plannings tendus en travaillant sur des altitudes élevées : deux tiers du chantier se déroulent à plus de 2000 mètres et un tiers entre 2800 et 3200 mètres. Pour autant, les travaux continueront cet hiver, sans gêner aucunement les skieurs sur les pistes. Fin octobre, les gares devraient être montées, mises hors d'eau hors d'air afin de pouvoir travailler à l'intérieur pendant l'hiver.

Parce qu'il aurait été inconcevable d'arrêter l'exploitation pendant deux ans, il a été décidé de construire la remontée en parallèle de l'actuelle, ce qui simplifie grandement l'acheminement des équipes. Le vieil engin sera démonté en 2025.

"Malheureusement, il ne pourra pas être réimplanté. Quelques pièces pourront être réutilisées mais les pylônes et structures métalliques des gares seront démontés et embarqués dans des unités de recyclage des matériaux pour les transformer en acier", indique Yann Carrel.

Aux 2 Alpes, 450 ouvriers en pic d'activité

La logistique d'un tel chantier, sur lequel interviennent simultanément jusqu'à 450 ouvriers en pic d'activité, six jours sur sept cet été, nécessite la mobilisation d'un groupe dédié : un coordinateur d'opération spécifique a été embauché, en plus des trois personnes assurant cette coordination en interne. Sata group a pleinement impliqué les entreprises avec lesquelles le projet est co-construit, "forces de proposition pour trouver des solutions innovantes".

©Kevin Deschamps/Montagne TV - Le montage du premier pylône a nécessité l'intervention d'un hélicoptère.

Il a fallu, par exemple, avoir recours à un hélicoptère SuperPuma, capable de lever des pièces de trois tonnes, pour élever le premier pylône alors qu'il n'existait pas encore d'accès routier. Le montage de la grue, l'acheminement des structures métalliques et du béton pour réaliser les fondations, ont été entièrement assurés par hélicoptère.

Une centrale à béton installée à 2600 m

A 2600 mètres, une centrale à béton a été installée pour éviter les rotations des camions toupies et minimiser les temps de transport, la première centrale à béton se trouvant à Bourg-d'Oisans. Un autre problème se serait posé avec un déficit de camions toupies pour les autres chantiers se déroulant en Oisans.

Autour de la station intermédiaire, une base vie a été implantée assurant le logement de 130 ouvriers sur place. Le restaurant d'altitude d'à-côté assure le couvert matin, midi et soir. Un gain de temps et de sécurité pour les équipes.

Les prises de poste ont été optimisées elles aussi. "Actuellement, les équipes de maçonnerie travaillent en 3x8 sur la station intermédiaire, de nuit comme de jour, pour pouvoir se répartir l'utilisation des grues."

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