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Entrepreneuriat et handicap

Alain Chapuis (FFB Aura), la résilience en étendard

Paraplégique depuis plus de 20 ans, Alain Chapuis s'est donné une mission : ouvrir le monde du BTP à un public le plus large possible.
Après l'accident qui l'a rendu paraplégique, Alain Chapuis a continué sa vie d'entrepreneur.
© Sandrine Roudeix - Après l'accident qui l'a rendu paraplégique, Alain Chapuis a continué sa vie d'entrepreneur.

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"Un petit incident de vie." Voila comment Alain Chapuis décrit, 23 ans après, l'accident de la circulation qui, en juillet 2000, l'a privé de l'usage de ses jambes. Il faut dire que le bonhomme n'est pas vraiment du genre à baisser les bras et à s'apitoyer sur son sort. Alors, lorsque le diagnostic - une paraplégie haute - est tombé, sa première réaction a d'abord été de penser à ses salariés.

"Je ne voulais pas les laisser tomber, indique Alain Chapuis qui, depuis 1997, était à la tête de l'entreprise familiale de menuiserie. C'est donc en pensant à eux que j'ai voulu revenir le plus vite possible."

"Embaucher des personnes en situation de handicap me semblait normal"

Pour ça, l'entrepreneur s'est astreint à un programme de rééducation lourd, avec la volonté d'un boxeur qui souhaite vite remonter sur le ring. "Et sans vraiment penser aux difficultés que mon handicap allait engendrer. À aucun moment, je ne me suis dit que ça allait être compliqué de continuer à travailler dans le milieu du BTP avec un fauteuil roulant."

Une positive attitude qui lui permet, dès son retour aux affaires, au premier trimestre 2001, de faire prospérer l'entreprise. "Au plus fort de notre activité, on est monté à 3 millions d'euros de chiffre d'affaires, pour une vingtaine de salariés." Parmi eux, des personnes en situation de handicap. "Même si rien ne m'obligeait à les embaucher, ça me semblait plus que normal de le faire." Et, cette petite graine semée dans l'esprit de ses collègues a, semble-t-il, bien grandi depuis.

"La preuve, même si j'ai cédé mon entreprise de menuiserie il y a plusieurs années déjà, les dirigeants actuels, avec qui j'ai travaillé, continuent d'embaucher des personnes en situation de handicap. C'est peut-être une de mes plus grandes fiertés professionnelles."

Alain Chapuis, le Monsieur accessibilité de la FFB

Parmi ses autres fiertés, Alain Chapuis, également créateur d'une société d'aménagement de véhicules (la société Combeing, Ndlr), cite aussi son engagement au sein de la Fédération française du bâtiment (FFB), que ce soit en tant que président de la Fédération de la Loire ou membre du conseil d'administration au niveau national.

"J'avais envie de faire quelque chose en plus pour casser les barrières qui existent encore entre le monde dit normal et le monde du handicap, qu'il soit visible ou non visible."

Ainsi, depuis 2014, il est le Monsieur accessibilité de l'instance professionnelle. Une exposition qui lui permet de voir, au quotidien, les efforts que le BTP doit encore faire pour intégrer tous les publics. "Toutes les professions ne sont pas accessibles à tous les handicaps. On ne peut pas demander à une personne en fauteuil d'exercer un travail de couvreur. Mais, tout de même, on peut encore faire mieux sur les chantiers pour être plus inclusif."

C'est d'ailleurs pour ça qu'il fait, dès qu'il le peut, la promotion des dispositifs mis en place par la FFB, comme Handi'BTP. "Je n'ai pas forcément envie de servir de porte-drapeau, mais si mon exemple et ma parole peuvent servir et aider, tant mieux !"

"Parler aussi des handicaps non visibles"

Lorsqu'il évoque sa vie en fauteuil, Alain Chapuis a presque tendance à en faire une force. "En tout cas ça n'a jamais été un frein, indique le Ligérien. Je pense même que ça a parfois été une chance." Il s'explique. "Je pense qu'il est plus facile de travailler et de s'accepter en étant en fauteuil que de le faire lorsque l'on souffre d'un problème psychologique."

C'est pour cela qu'il ne cesse, à la FFB et partout où il est engagé, d'évoquer également les handicaps invisibles. "Moi, je suis en fauteuil, ça se voit, donc le sujet est vite évacué lorsque je rencontre quelqu'un pour la première fois. Mais celui qui souffre d'un handicap invisible, il ne faut pas qu'il hésite à en parler. C'est le meilleur moyen de ne pas s'isoler." Et de casser les barrières fictives qui peuvent parfois, aussi, briser des vies.

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